15 Novembre 2017 SALAZIE ET HELL-BOURG ,
LE MUSÉE DE LA MUSIQUE
En ce mercredi 15 novembre 2017, vingt-six membres de l’AMOPA ou invités avaient répondu à l’invitation de sa présidente et du bureau de l’association à participer à une sortie dans le cirque de Salazie. Une météo très couleur locale nous y attendait, comprenez une pluie incessante qui ne parvint pas à gâter la journée mais qui voulait sans doute nous rappeler que nous venions d'entrer officiellement dans la saison cyclonique.
Nous nous étions donné rendez-vous à la mairie de Salazie où nous étions attendus par le Maire, Monsieur Stéphane Fouassin, à la fois maire de la commune et président de l’association des maires de La Réunion.
Un accueil charmant et attentionné nous fut réservé, café pâtisserie, dans la salle du conseil et sur le magnifique balcon donnant sur la place centrale du village.
Monsieur le maire ayant été contraint de s’absenter se fit remplacer par sa première adjointe, Madame Marie-Ange Viadère, ancienne directrice d’école et elle-même membre de l’AMOPA, et par Monsieur Ramin, directeur de cabinet.
Assis sur les sièges très confortables de la salle du conseil nous avons écouté avec beaucoup d’intérêt Madame Viadère nous présenter les caractéristiques de sa commune :
- une population de 7000 habitants environ dispersée sur de très nombreux écarts qui ne justifient pas moins de 4 mairies annexes,
- des ressources provenant essentiellement de l’agriculture et du tourisme…
Monsieur Ramin, agriculteur lui-même, nous parle de l’agriculture hydroponique, de son caractère raisonné et de ses étonnantes performances pour laquelle la ville peut être considérée comme pionnière.
Ainsi que les priorités du conseil municipal grandement axées sur l’école :
-nous retenons en particulier le projet de création d’un lycée militaire polyvalent, la reconstruction de l’école de Grand Ilet menacée par les glissements de terrain, la création d’une piscine face au collège de la Mare à citrons, et d’autres projets encore liés à la volonté d’amélioration des services de cantine scolaire…
D’autres actions sont en cours, de soutien à l’agriculture et au développement du tourisme, dont le dernier fleuron est le Musée de la Musique et des Instruments de l’Océan Indien inscrit à notre programme de ce jour situé à Hell-Bourg (site classé parmi les "plus beaux villages de France").
Notre présidente après avoir chaleureusement remercié nos hôtes, remit à Madame Viadère un petit cadeau personnel au nom de l’AMOPA en la priant de bien vouloir en remettre un second à Monsieur le maire (une cravate en soie à l’effigie de l’AMOPA) pour les remercier de leur accueil et en souvenir de notre passage.Il faut préciser ici que des liens particuliers se sont noués entre la municipalité de Salazie et l’AMOPA à l’occasion de l’aide apportée par cette mairie à l’opération de dons de livres lancée par l’AMOPA en 2016.Nous efforçant de passer entre les gouttes nous avons regagné nos voitures pour filer vers Hell-Bourg pour la visite du fameux Musée de la Musique, installé dans une belle maison créole ayant appartenu à la famille Morange, où nous fûmes reçus par son conservateur Monsieur Fonlupt. Disons-le d’emblée, ce fut un choc. Personne n’attendait une réalisation de cette qualité, de cette richesse, de cette beauté. Muni d’un audiophone individuel permettant d’écouter à la demande les sons des principaux instruments présentés, chacun déambula à son rythme et à son gré dans les différentes salles du musée.
Le hall d’accueil est consacré aux instruments traditionnels des deux genres réunionnais majeurs que sont le Séga, d’influence européenne et le Maloya, d’origine afro-malgache.
Puis le visiteur est invité à découvrir les autres collections consacrées aux différentes zones de l’Océan indien …et davantage encore…où l’on retrouve des instruments dont la forme, le décor, la sonorité semble varier à l’infini mais qui peuvent être regroupés en quatre catégories, les membraphones (tambour et toutes ses déclinaisons), les cordophones (harpe, lyre, luth…), les idiophones dont le son provient de l’intérieur de l’instrument lui même (cloches, gong, xylophone, cymbales hochet…) faits dans des matériaux aussi différents que le métal, le bois , ou la terre cuite et enfin les aérophones (flûte, trompe, orgue, coquillages…).
On découvre successivement les salles consacrées à :
** l’Afrique dont le "monde musical" est, on s’en doute, aussi vaste que le continent lui-même et aussi varié que la mosaïque des ethnies qui le compose dont la caractéristique la mieux partagée est d’être historiquement relié aux religions africaines anciennes dites animistes. Si le tambour est roi dans toute l’Afrique, on y trouve selon les régions, des harpes, des harpes-luths et des lyres... et bien d'autres curiosités.
** Madagascar : la musique malgache riche de ses influences culturelles et des apports instrumentaux venus de l’Afrique de l’Est , du monde Arabe, de l’Indonésie et de l’Europe offre une palette d’instruments originaux et curieux pour un œil occidental tels que la cithare Marouvany, la vièle Lokanga Bara ou le luth Kabosy ou plus familiers comme le violon ou l’accordéon.
** L’Inde et plus particulièrement le Radjastan où des communautés de musiciens itinérants louent leurs services à l’occasion des célébrations des fêtes religieuses ou profanes, mariages, funérailles et utilisent un registre très varié d’instruments de tous types. Certains de ces musiciens perpétuent un art très ancien, le récit épique.
** La Chine dont la musique est souvent assimilée à celle des Hans, ethnie majoritaire, du nom de la dynastie qui a régné il y a 2000 ans, enrichie de diverses influences extérieures dites "barbares", s’illustre de l’invention d’instruments pittoresques tels que les carillons de cloches, les orgues à bouche ou les cithares sur caisse. La musique traditionnelle y reste bien vivante.
** La musique arabe et arabo-andalouse est présentée dans une fort jolie salle, en exposition temporaire ; nous sommes plusieurs à nous y attarder tant les instruments exposés sont magnifiquement manufacturés. Là comme dans toutes les autres salles il nous suffit d’appeler le numéro affecté à l’instrument pour en entendre la musique !
Nous reviendrons…en prévoyant tout le temps nécessaire au visionnement des vidéos, à l’écoute des sons, à l’examen des instruments.
Tous un peu abasourdis par les merveilles que nous venions de découvrir, présentées dans une chorégraphie admirable, nous en avons oublié la pluie qui redoublait d’intensité pour nous rendre « chez Alice », le célèbre restaurant de Hell-Bourg, à quelques pas du musée, pour un excellent déjeuner autour d’une vraie symphonie de spécialités locales, beignets de légumes, gratin de chouchou, quatre plats de viandes… dans une ambiance plus conviviale et détendue que jamais. A la fin du repas, nous eûmes la chance rare d’être présentée à la patronne de l’établissement, Madame Alice, venue nous saluer.
Après cette journée magnifique dont chacun conservera longtemps le souvenir, nous nous sommes séparés un peu en débandade en raison de la pluie torrentielle, en nous promettant de recommander à tous nos amis la visite du musée de la Musique et des Instruments de l’Océan Indien, et après que deux membres du groupe nous aient présenté un de leurs ouvrages : un livre pour la jeunesse, écrit par Suzie Gaps, et la traduction de « Noirs et blancs » effectuée par Marlène Tolède, que nous retrouverons mercredi prochain au musée de Villèle à travers l’exposition qui lui est consacrée.Un grand merci à notre présidente et à tous ceux qui ont œuvré pour la réussite de cette sortie.
Françoise et Jean-François Hibon de Frohen
Si vous le souhaitez, retrouvez une page du Journal de l'Île, qui avait consacré un article à ce musée : CLIQUEZ ICI
Merci à Françoise et Jean-François Hibon de Frohen pour leur fidèle compte-rendu ,
et à Christiane André pour ses photos .