PHARE DE Ste SUZANNE ET VANILLERAIE DU GRAND HAZIER
LE PHARE DE BEL-AIR - Mercredi 4 Novembre 2015
Il a fallu pour sa réalisation 14 années de travail , de 1867 à 1881.
A la Réunion, un autre phare avait été construit et inauguré en 1886 : celui de La Pointe des Galets. Reconstruit en 1946, il a fini par s’effondrer définitivement en 1972.
Quelques dates :
- 1790 : Sainte-Suzanne est érigée en commune ;
- 1844 : début des travaux de construction du phare . Il a fallu signaler par un phare les rochers de Marianne et de Cousin, deux redoutables écueils pour la navigation.
- 15 octobre 1846 : le phare de Bel-Air est inauguré. C’est un grand bâtiment tout vêtu de blanc, monté de pierre de taille en basalte et de béton armé. C’est le plus grand phare de l’île et de l’Océan Indien. Jusqu’à l’extinction des feux en 1984, il facilitait l’approche des navires venant de Maurice et se dirigeant vers Saint-Denis.
- 1882 : inauguration de la gare de chemin de fer du centre Ville . Les trains passent désormais par Sainte-Suzanne.
- De 1984 à 1986, le phare a cessé de fonctionner.
- En 1986, le feu est remis en service et les rajouts jugés inesthétiques ont été démolis.
- En 1989, le phare de Bel-Air fonctionne à nouveau grâce à l’installation d’un système de commande entièrement automatisé.
- Le 15 juin 1997, le bâtiment est inscrit au titre des monuments historiques
*Il est à 30 mètres d’altitude ;
*Hauteur du phare 24,90 mètres ;
*Il est visible de jour à 19 miles ;
*3 éclats blancs toutes les 15 secondes.
Les améliorations successives :
Après la lampe à pétrole on est passé en 1947 à l’optique tournante. Trois éclats groupés tournants. La portée lumineuse est de 23 miles. L’optique composée de prismes en cristal flotte sur une cuve remplie de mercure.
A savoir : en 1821, le système d’éclairage des phares connaît une véritable révolution. L’ingénieur Augustin Fresnel met au point un appareil lenticulaire qui permet d’accroître considérablement le pouvoir d’éclairage des phares .
En 1935, amélioration de l’éclairage du phare de Bel-Air. Deux groupes électrogènes (dont un de secours) produisent la source lumineuse.
En 1952, réparation des moteurs et acquisition d’un groupe électrogène.
A la fin des années soixante, installation d’une cabine électronique. Le phare est alimenté désormais par le courant de ville.
Le métier de gardien de phare :
De grosses responsabilités pèsent sur les épaules du gardien de phare : à la moindre panne, il fallait réagir, relancer le feu afin d’éviter des naufrages. Ses missions étaient simples : l’allumage et l’extinction du feu, l’entretien de tout le bâtiment et éventuellement de la cour extérieure . Mon père du moins a toujours assuré ces tâches avec beaucoup de ponctualité, de maîtrise et de conscience professionnelle.
Une espèce en voie de disparition, pourrait-on dire. Aujourd’hui,
une période s’achève avec l’automatisation des phares qui vient suppléer
au départ à la retraite de nombreux gardiens.
Denis BAILLIF
Membre du Bureau de l’AMOPA,
qui a passé son enfance au Phare de Bel-Air
Nous savons tous ce que La Réunion doit à Edmond Albius…et cela fait
de nous des « connaisseurs » de la vanille…Alors quelles surprises, au fil
de cette matinée, pour les 21 Amopaliens partis rafraîchir leurs
connaissances !
La vanille est l’épice la plus chère au monde après le safran.
Luisantes et précieuses, ses gousses magnifiques donnent de la
saveur à nos mets, du prix aussi à notre cuisine, car la production de la vanille nécessite un travail long et considérable.
1. La liane du vanillier fleurit de septembre à décembre, de l’aurore à midi. C’est à ce moment-là qu’il faut procéder à la fécondation de la fleur. On en féconde environ 2000 dans la matiné . La gousse met un mois à apparaître, 9 mois à se développer.
2. La cueillette des gousses et l’échaudage : Les gousses vertes une fois cueillies, on les place dans des paniers d’osier (tradition de La Réunion), que l’on plonge dans une eau à 65°pendant 3 minutes. La pellicule interne se déchire sous l’action de la chaleur et libère jusqu’à 150 composés aromatiques présents dans la chair de l’enveloppe !
Visite à la Vanilleraie sur le site du Grand Hazier à Ste Suzanne
3. On les place dans des coffres de bois pour les « faire transpirer » Elles sont alors recouvertes de couvertures pour conserver la chaleur et libérer totalement les arômes. A l’issue de cette opération, notre vanille verte a pris une belle couleur chocolat.
4. Elles sont à présent mises au soleil 3 à 4 heures par jour pendant une semaine, elles ont 80% d’eau à perdre !
5. Il faut maintenant les rentrer pour les sécher sur de fins grillages. Elles ont déjà perdu 50% de leur humidité.
6. La dernière étape pour achever de les sécher se fera dans un caisson, où elles resteront pendant 8 mois.
( Pour mieux voir les photos, cliquez sur le diaporama)
7. Après tout ce temps, elles sont sorties pour le calibrage, soigneusement mesurées (certaines mesurent jusqu’à 30 cm !) et triées.
8. Puis vient le poinçonnage qui permettra à chaque producteur de retrouver son bien.
Depuis notre sortie à la Vanilleraie, nous contemplons avec d’autres yeux nos gousses de vanille dans leur bocal sur l’étagère de notre placard (c’est là qu’elles doivent être…).
Un jour, dans 7 ou 8 ans, elles se transformeront en vanille givrée, encore plus savoureuse. Et nous reste à l’esprit …toute l’énergie qu’il a fallu déployer pour qu’elles parviennent de leur liane jusqu’à notre crème renversée !
Christiane André
( Publié en Novembre 2015 )