SAMEDI 12 OCTOBRE 2019
SAINT – LEU
Dès 9 heures, 17 membres de l’AMOPA se pressaient devant l’accueil du Musée de Stella. La visite de l’exposition « Tshiégas, ségas, musiques de l’Océan Indien » peut commencer. Une agréable surprise : l’entrée est gratuite. Sous la conduite de Denis faisant office de guide, nous allons à la découverte du séga de La Réunion et des îles voisines. Pour les amoureux de cette musique, quelle aubaine ! Dès la porte d’entrée, un peu d’histoire. Quand est né le séga ? Quelle a été son évolution ? Qu’en est-il du maloya qui semble l’avoir supplanté ces dernières années ? Les réponses à nos questions est donnée par les multiples documents, affiches et photos couvrant tous les murs. Les ethno-musicologues ont bien travaillé.
Après ce moment didactique, liberté est donnée à chacun de découvrir à son rythme le reste de l’exposition. Certains s’essaient au karaoké. Deux espaces dédiés les accueillent, dont un avec une mini-batterie électronique. La présidente n’est pas la dernière à donner le ton, « son cœur y grène en cascavel ». Pour la majorité, c’est le séga traditionnel qui l’emporte : est-ce lié à nos âges respectifs ? Je le crois.
Au fond de la salle, un espace consacré à la danse, avec cours de quadrille et ses figures classiques, données sur grand écran, attire peu nos amis, un peu trop timides ou réservés. Certains ont accaparé les casques répartis un peu partout et s’en mettent plein les oreilles de ségas mauriciens, réunionnais et seychellois.
Au bout d’une heure et demie de visite et d’écoute, il est difficile de rassembler tout le monde pour la prochaine étape de notre sortie.
Les voitures restent au parking. Michelle et son mari nous ont rejoints. 400 mètres de marche nous emmènent à l’ancienne distillerie de Stella, où nous attendent Muriel et Patrick. Nos hôtes nous accueillent dans un charmant jardin, à la créole, agrémenté d’orchidées et des plantes endémiques. Un ylang-ylang encore jeune n’est malheureusement pas fleuri.
Des bancs immenses attirent certains qui se reposent un peu pour la suite.
Les 2/3 des bâtiments attendent une rénovation, tâche à laquelle Patrick s’attelle
depuis plus de 20 ans. La partie rénovée et habitée, dès la vaste véranda, nous offre déjà un aperçu des trésors accumulés à l’intérieur : vaste table sculptée pouvant avec ses rallonges accueillir une vingtaine de convives,
salon et fauteuils confortables, sellettes…On franchit alors une porte surmontée d’une fresque en bois fabuleuse. Et c’est l’accès à la caverne d’Ali Baba !
Les qualificatifs nous manquent pour décrire ce que découvrent nos yeux émerveillés : fabuleux, extraordinaire, incroyable, féérique. Et surtout, quelle visite, commentée par notre hôte Patrick, professeur d’Histoire dans une autre vie. Armoires immenses, bahuts, tableaux, statuettes de l’art malgache… Le mobilier de l’époque coloniale en Inde n’a plus de secret pour
nous. Coffres immenses, commodes, boîtes à bijoux, secrétaires, lit à baldaquin, fauteuils, et j’en passe. Tout est exceptionnel, fait de bois rares, palissandre, bois de santal …et ce qui ne gâche rien, richement décorés et sculptés par de véritables artistes, comme on en trouve peu à notre époque.
Quelques-uns souhaitent emporter le plus de souvenirs de cette journée et laissent cours à leurs talents de photographes.
Nos hôtes vivent tous les jours dans un décor digne d’un palais de maharadjah. Ils le méritent bien ! Quelle passion, quel engouement leur a-t-il fallu pour rassembler pièce par pièce des meubles qui ne dépareilleraient pas dans aucun musée de France et de Navarre ! De l’Inde, Patrick et Muriel ne s’en lassent pas. Amoureux du pays et de sa civilisation, ils y passent toutes leurs vacances, sillonnant les routes en scooters ou 4x4.
Ils n’ont pu nous rejoindre au restaurant « Villa Vanille » qui nous attendait à 12h45. Quelques difficultés pour se garer un samedi midi. Le repas était de qualité, le vin un peu rare (mais est-ce dommageable un samedi Midi ?)
Les conversations ont porté sur les 2 visites de la journée et les moments inoubliables qu’on a vécus. A quand la prochaine sortie et surtout où revivre de tels moments ? La barre a été placée bien haut !
Pour le compte-rendu, Denis BAILLIF
PJ : quelques réflexions de visiteurs :
« La découverte de l’histoire du séga nous a très intéressés. Pour moi, ce fut en tout cas une machine à remonter le temps » « La visite de la maison de P et M m’a laissé sans voix » « Un retour sur le passé, le séga, nout racine, un passé qui prépare notre futur » « Visite très instructive » « J’ai vu des choses que je ne rêvais pas de voir, surtout ces meubles !